Compte rendu du symposium sur la PIF Intervenante : Dr Morgan Canonne Qu’est-ce que la PIF ?

Compte rendu du symposium sur la PIF
Intervenante : Dr Morgan Canonne

Qu’est-ce que la PIF ?

La PIF est une maladie féline grave, autrefois systématiquement mortelle. Elle est causée par une mutation du coronavirus félin. Environ 1 à 15 pour cent des chats infectes finissent par développer la maladie. Les chats jeunes, vivant en collectivité, ou affaiblis sont les plus concernes.

Pourquoi certains chats développent-ils la péritonite infectieuse féline (PIF) ?

Deux conditions : le coronavirus doit muter et le système immunitaire du chat doit être affaibli. La mutation permet au virus d’infecter les macrophages (les pompiers et éboueurs du corps), qu’il utilise ensuite pour se propager dans l’organisme.


Les deux formes de PIF

Forme humide : liquide dans l’abdomen ou la poitrine (diagnostic plus simple). Forme sèche : signes variables (digestifs, nerveux, oculaires) et diagnostic plus complexe.


Diagnostic : un ensemble d’indices.

Aucun test unique ne suffit. Le vétérinaire combine examen clinique, analyses sanguines, imagerie, PCR quantitative et dosage de l’AGP. Dans certaines formes humides avec PCR très positive sur le liquide d’épanchement, la probabilité de PIF dépasse 85 à 90 pour cent.


Rôle de l’AGP

L’AGP est souvent élevée dans la PIF mais peut l’être dans d’autres maladies ; elle peut aussi rester normale chez certains chats PIF. C’est un indicateur utile mais jamais suffisant seul.

Traitement antiviral autorisé par la loi.

Disponible en France depuis 2024 (préparation magistrale orale). Durée classique 84 jours, cout pour un chat de 4 kg : 1000 a 1200 euros. Posologie 15 mg par kg et par jour (22 mg pour formes neurologiques ou oculaires). Taux de guérison 85 à 100 pour cent.


Suivi du traitement

Surveillance clinique (fièvre, poids, appétit) et biologique (globulines, albumine, AGP). Amélioration visible en quelques jours. Etudes en cours sur des traitements plus courts (42 jours).

Usage responsable du traitement antiviral

• À utiliser uniquement après un diagnostic vétérinaire complet (symptômes + analyses + imagerie/PCR).
• Respecter strictement la dose et la durée prescrites ; ne jamais « tester pour voir ».
• Ne traiter que le chat malade ; inutile (et dangereux) de donner le produit à tous les chats s’ils ne sont pas atteints.
• Informer immédiatement le vétérinaire en cas d’effet secondaire.

Un emploi imprudent favorise l’apparition de souches virales résistantes ; protégeons l’efficacité du traitement pour tous.


Variant chypriote

Apparu en 2023 : plus contagieux, nombreux décès ; vigilance sur les importations.


Résume
La PIF n’est plus une fatalité grâce au traitement légal et a un diagnostic rigoureux. Aucun test unique ne suffit ; toujours croiser les indices.

Compte rendu du symposium sur la PIF

Intervenante : Dr Morgan Canonne

Rédigé par l’ANABI – 11 juin 2025

Ce document a été rédigé par l’ANABI a titre informatif. Il peut être utilise librement a titre personnel ou a des fins d’information, a condition de citer la source suivante : ANABI – Compte rendu du symposium PIF – 11 juin 2025. Toute modification, extraction partielle ou utilisation commerciale est interdite sans autorisation préalable de l’ANABI.

Nous poursuivons avec une étude récente de l’École vétérinaire de Maisons-Alfort concernant le coronavirus félin.

On connaît déjà ce virus sous deux formes :

une forme digestive, souvent bénigne,

et une forme mutée qui peut provoquer une péritonite infectieuse féline (PIF), grave et souvent mortelle.

Jusqu’ici, on pensait que la transmission se faisait essentiellement par les selles.

Des chercheurs ont étudié la possibilité d’une présence du virus dans les voies respiratoires.

Sur 73 chats autopsiés, des prélèvements ont été réalisés dans le nez et dans les selles.

Les résultats ont montré que 36 % des chats étaient porteurs du coronavirus félin.

Parmi eux :

12 % étaient positifs uniquement dans le nez,

et 32 % étaient positifs à la fois dans le nez et les selles.

Certains chats porteurs ne présentaient aucun signe de PIF.

Cette découverte ouvre une nouvelle piste : le virus pourrait également être présent dans les voies respiratoires, et peut-être transmissible par cette voie.

Si cela se confirme, cela pourrait modifier certaines règles de gestion sanitaire en élevage ou en collectivité.

L’étude se poursuit avec des analyses complémentaires pour mieux comprendre le comportement du virus dans l’organisme et les risques éventuels liés à cette nouvelle forme de portage.

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