Les protéines
Les protéines sont essentielles au maintien des structures de l’organisme, et à leur élaboration pendant la gestation et la croissance, mais elles ont aussi de multiples rôles fonctionnels : enzymatiques, hormonaux et immunitaires.
Le chat est très dispendieux en protéines : aussi, les apports recommandés en protéines sont bien plus élevés que pour le chien. D’après le NRC (National Research Council), le minimum pour un chat à l’entretien est de 50g de protéines/1000 kcalEM, contre 25g soit deux fois moins pour un chien à l’entretien. Le chat, contrairement au chien, aux omnivores et aux herbivores, a un faible capacité d’adaptation métabolique en cas de baisse des apports protéiques.
En pratique, chez le chat adulte les apports protéiques doivent représenter environ 25 % de l’énergie, et chez le chaton près de 30 % de l’énergie. Les protéines alimentaires doivent en outre apporter tous les acides aminés indispensables, sous une forme disponible pour l’organisme et dans un bon équilibre.
Le chat requiert en effet un apport direct en acides aminés indispensables, qu’il est incapable de synthétiser :
- arginine
- histidine
- isoleucine
- méthionine (et méthionine + cystéine)
- leucine
- lysine
- phénylalanine (et phénylalanine + tyrosine)
- thréonine
- tryptophane
- valine
- taurine
Les carences ont pour conséquence une diminution rapide de l’ingéré alimentaire et de la croissance. Certaines carences provoquent des symptômes spécifiques, par exemple des troubles neurologiques, de la cataracte, de l’anémie, des dermatoses…
Le chat est particulièrement exigeant en ce qui concerne les apports en arginine, en tryptophane, en acides aminés soufrés (méthionine, cystéine) et surtout en taurine, que l’on trouve dans les aliments d’origine animale. C’est ainsi que la cardiomyopathie dilatée du chat, conséquence d’une carence en taurine, est devenue très rare en raison de la supplémentation systématique des aliments. Les besoins alimentaires en taurine sont de l’ordre de 0,1g/1000 kcalEM.
La qualité des protéines d’origine animale peut être estimée par le rapport collagène/protéines totales. La qualité est très bonne s’il est inférieur à 15 %, elle est mauvaise s’il est supérieur à 35 %. Cependant, attention à l’élastine qui est également très peu digestible (poumon = « mou » du boucher, mamelle).
Les protéines végétales peuvent être moins appétentes et moins digestibles, et leur valeur biologique diminuée par des teneurs insuffisantes en lysine et en acides aminés soufrés. Mais leur composition et leur digestibilité sont bien plus régulières.
Dr Vet. Séverine Manuel
Bibliographie :
JEAN-PHILIPPE C., WOLTER R. (2014). Alimentation du chat. 2ème édition. Courbevoie, Editions du Point Vétérinaire, 287p.
BLANCHARD G., PARAGON B-M. (2002). Démarche de rationnement. La Dépêche Vétérinaire, supplément technique n°82, 3-7.