Un traitement contre la PIF disponible en France
Un traitement contre la PIF disponible en France
Si pendant 5 ans le traitement révolutionnaire de la péritonite infectieuse féline – PIF – n’a existé que sur le marché noir, avec tous les risques sanitaires et judiciaires que cela impliquait, le GS-441524 peut maintenant être prescrit en toute légalité par les vétérinaires français, et commandé auprès des pharmacies Delpech (à Paris, Nancy ou Bordeaux) ou France Prep (à Marseille).
Celles-ci proposent en effet des préparations extemporanées de GS-441524 issu d’une source vérifiée.
Delpech mène actuellement une étude, non pas pour démontrer l’efficacité du GS-441524, qui est déjà bien établie avec un taux de réponse thérapeutique de 85 %, mais pour évaluer l’efficacité de ses formes orales appétentes.
Sont actuellement disponibles des pâtes orales aromatisées à 3,75 mg de GS-441524 par clic, pour les chats de moins de 4 kg, et à 7,5 mg par clic pour les plus grands chats ; et une suspension orale à 50 mg/ml. Plusieurs arômes sont disponibles. La pâte orale semble plus appétente et plus sécurisante pour les chats qui rencontreraient des difficultés à déglutir.
D’autres formes sont en cours de développement : des comprimés mous de type « gummies » et des comprimés classiques.
Les posologies recommandées sont de 15 à 22,5 mg/kg par jour, en une ou deux prises quotidiennes, pendant 84 jours (12 semaines), mais il semble que 6 semaines de traitement pourraient suffire notamment dans les formes humides de PIF. Environ 85% des chats répondent au traitement avec un retour à un état quasi-normal en moins d’un mois, et les rechutes sont rares (moins de 10% des cas). En revanche, nous n’avons pas encore assez de recul pour savoir si les chats sont réellement guéris ou s’il s’agit de rémissions longues.
Ce traitement est un petit miracle pour les anciens de l’élevage et de la médecine vétérinaire, qui ont connu la PIF comme étant inéluctablement mortelle pour les chats atteints, mais il ne doit pas être utilisé à la légère : pas question de faire un essai thérapeutique, et encore moins une utilisation préventive, au risque de voir se développer des résistances virales, préjudiciables pour les animaux mais aussi la santé publique (notamment pour les personnes atteintes de formes graves de Covid-19 ou du SIDA).
Il est important d’étayer le diagnostic de PIF en pratiquant les divers examens disponibles (examen clinique, analyses sanguines, radiographie/échographie, analyse de liquide d’épanchement…) avant de démarrer le traitement. Le chat doit ensuite être ré-évalué souvent en cours de traitement, afin de pouvoir ajuster celui-ci si nécessaire. Ainsi, il faut prévoir des examens clinique et sanguin aux semaines 3, 6 et 12 du traitement et un examen clinique aux semaines 20 et 35.
Cette révolution thérapeutique ne doit pas non plus reléguer la PIF au rang de « maladie bénigne », car elle reste difficile et coûteuse à diagnostiquer, et également coûteuse à traiter, financièrement mais aussi en termes de souffrance animale. Les éleveurs doivent donc continuer à écarter de la reproduction les lignées sensibles à la PIF.
Dr vét. Séverine MANUEL
Bibliographie :
LAFON M. (2024). Traitement de la PIF : la révolution GS-441524. La Dépêche Vétérinaire, 1720.
TAYLOR S. et al. (2024). Une mise à jour du traitement de la PIF avec les médicaments antiviraux en 2024 : des avancées et encore des éléments à comprendre. Livret conçu par le groupe Bova, 10p.
GS-441524 dans la péritonite infectieuse féline (2025). Delpech Vet : la préparation magistrale vétérinaire. Edition 2025, 24-31.