Acheter un chaton

Vous allez acheter un chaton Sacré de Birmanie?
C’est un investissement affectif et financier qui mérite que vous lisiez attentivement ce qui suit. L’ ANABI met en rapport ses adhérents entre eux et avec le public pour certaines transactions telles que vente de chatons et saillies d’étalon. Les conditions particulières des transactions ne sont pas connues de l’ ANABI qui ne peut être tenue pour responsable en cas de litige. Néanmoins, l’ANABI se veut un club d’éleveurs responsables et respectueux de leurs devoirs.
Si vous avez un litige avec un éleveur de l’ANABI, nous vous recommandons de tenter de trouver avec lui un accord à l’amiable. Si cela se révèle impossible, vous pouvez adresser un courrier circonstancié à la Présidence de l’ ANABI.

DOCUMENTS OBLIGATOIRES : Attestation de vente – Carte d’identification

DOCUMENTS NON OBLIGATOIRES : Carnet de vaccination – Pedigree

Lorsque vous achèterez un chaton à un éleveur, celui-ci vous remettra les éléments suivants :

Attestation de vente

Ce document indique au minimum les coordonnées du vendeur et de l’acheteur, l’identification du chaton (nom, race, sexe, date de naissance, numéro de tatouage ou de puce électronique), son prix, la date à laquelle le chaton est remis à l’acheteur (ceci est très important : c’est à compter de cette date que démarrent les garanties « maladies », voir plus loin).

L’attestation de vente peut également comporter certaines précisions : indication de tout « défaut » du chaton par rapport au standard de la race, la mention « sans pedigree » (dans ce cas, le chaton n’est pas « birman » mais « de type birman » et ses éventuels descendants ne pourront pas obtenir de pedigree, même si l’autre parent en a un), conditions de paiement, etc…

Plus l’attestation de vente sera claire et précise, moins vous aurez de risques de malentendus ou de litiges.

Nota : certains éleveurs introduisent certaines clauses comme :
– engagement de faire stériliser l’animal quand il en aura l’âge
– interdiction de le/la faire reproduire sans l’accord de l’éleveur
– interdiction de vendre à d’autres éleveurs les chatons issus de l’animal acheté
– obligation de restituer l’animal à l’éleveur si on doit s’en séparer (interdiction de le confier à d’autres personnes que l’éleveur)
– etc… etc…
Sachez que ces clauses sont illégales. Vous pouvez vous sentir tenus de respecter un engagement moral, mais il n’y a aucun fondement légal à ces exigences. Une fois que vous avez payé intégralement votre chaton, il vous appartient et vous avez le droit de décider de son avenir comme vous l’entendez. Ne vous laissez pas intimider. Si un éleveur introduit de telles clauses dans son contrat de vente, et si vous tenez absolument à avoir ce chaton, ne discutez pas, signez… et ensuite, faites ce que vous voulez.

Il en est de même lorsque le chaton est vendu à un certain prix et qu’en plus, l’éleveur vous demande de vous engager à lui fournir des saillies ou des chatons. Normalement, le montant à payer au moment de l’achat doit être plus bas que le prix de vente « normal » (en tenant compte aussi du report dans le temps que l’éleveur vous consent).

Nota pour les éleveurs
Dans le cas ci-dessus, indiquez dans l’attestation de cession :
« Prix de vente : 800 euros dont 500 euros réglés ce jour par chèque et 300 euros sous forme de deux saillies à fournir avant telle date » (par exemple) : dans ce cas, le chaton n’est pas considéré entièrement payé tant que les saillies n’ont pas été fournies
et non pas « Prix de vente : 500 euros – De plus, l’acquéreur s’engage à fournir….. » : sous cette forme, les tribunaux peuvent estimer que le chat a été vendu 500 euros et que l’acquéreur n’a pas à fournir de prestations supplémentaires.

Si vous vous engagez à fournir des saillies, précisez bien le nombre et les conditions : que se passera-t-il si les tentatives de saillie restent infructueuses, si le chat se révèle stérile etc…. N’oubliez pas qu’avoir un étalon à la maison est extrêmement contraignant : demandez que soit précisé le délai au delà duquel vous pourrez stériliser votre mâle, quelles que soient les circonstances.

Si vous vous engagez à fournir un ou des chatons, précisez bien qui a le premier choix dans la portée, ce qui se passera si les chatons sont morts-nés ou s’il y a un seul chaton etc… Prévoyez toutes les éventualités !

Certains éleveurs choisissent de vendre leurs chatons déjà stérilisés dès l’âge de trois mois.
Cette pratique est jugée sans inconvénient par certains vétérinaires, tandis que d’autres estiment qu’elle est nuisible au bon développement physiologique des chatons. 
Dans l’état actuel des connaissances, l’ANABI n’a pas de position officielle sur le sujet mais considère que les acheteurs doivent être clairement informés. Faites préciser sur l’attestation de cession si le chaton est stérilisé ou non.

Carte d’identification

Tout animal vendu ou même donné doit obligatoirement être identifié par tatouage ou puce électronique.

La carte d’identification doit être remise avec le chaton vendu. Il est illégal de subordonner la remise du transfert de propriété à la fourniture d’un certificat de stérilisation.

Avantages / inconvénients :
– le tatouage est visible, pas la puce qui nécessite un lecteur spécial
– l’injection de la puce ne requiert pas d’anesthésie, contrairement au tatouage
– le tatouage peut à la longue devenir illisible, pas la puce

Le mieux, c’est les deux ! La puce électronique au moment de l’achat, et le tatouage au moment de la stérilisation, vers l’âge de six mois (ainsi, il n’y aura qu’une seule anesthésie pour les deux opérations).

Carnet de vaccination

La vaccination n’est pas une obligation légale. Néanmoins, aucun éleveur sérieux ne vous vendra un chaton qui n’aurait pas subi au moins les primo-vaccinations. Résistez donc au désir d’emporter avec vous cette adorable boule de poils de moins de trois mois. Un éleveur consciencieux fera d’ailleurs tout pour vous en dissuader. A trois mois, le chaton aura été vacciné, y compris contre la rage si l’éleveur réside dans un département déclaré infesté.

Pedigree

Il arrive souvent que l’éleveur n’ait pas encore reçu les pedigrees des chatons au moment où ils sont en âge d’être cédés. Assurez-vous toutefois que la demande en a bien été faite et demandez que ce point soit précisé sur l’attestation de vente (n° de dossier de demande de pedigrees), surtout si vous avez l’intention de faire reproduire votre chat.

Il est illégal de subordonner la remise du pedigree d’un chat de race à la fourniture d’un certificat de stérilisation.

  • Enfin, sachez que la plupart des éleveurs vous remettront quelques boîtes de nourriture ou sachets de croquettes ou encore un plan de nourriture auxquels le chaton est habitué, afin qu’il ne subisse pas un changement de régime trop violent.


Ribolla et
Romanée-Conti de Srinagar

Elevées par Marie-Anne Taranger

Comment savoir si un chaton est en bonne santé ?

Manipulez le chaton : il doit avoir une bonne tonicité musculaire, le pelage propre, le regard clair et brillant. Il n’éternue pas et ne renifle pas. Ses oreilles sont propres, sans croûtes ni taches noirâtres. Son pelage ne comporte aucune zone sans poils. Vérifiez l’arrière des oreilles et le bas du dos pour détecter d’éventuels « grains de sable » noirs : ce sont des crottes de puces ! Mettez-le sur le dos et grattez-lui le ventre : s’il se laisse faire gentiment, c’est qu’il a bien compris la notion de domination.

Quelles sont les garanties légales sur la santé du chaton que j’achète ?

Si votre vétérinaire détecte chez votre chaton une des maladies ci-dessous dans le délai indiqué (à compter de la date de livraison indiquée sur l’attestation de vente), la vente peut être annulée pour vice rédhibitoire :
– Leucopénie infectieuse (typhus) – 5 jours
– Infection par le virus leucémogène félin (FeLV, ou leucose) – 15 jours
– Infection par le virus de l’immuno-dépression (FIV) – 15 jours
– Péritonite infectieuse féline (PIF) – 21 jours

Délais fixés par décret n° 90-572 du 28 juin 1990

 Extraits du titre IV du Code Rural

( Des vices rédhibitoires dans les ventes et échanges d’animaux domestiques)

Art. 284 – L’action en garantie dans les ventes ou échanges d’animaux domestiques est régie, à défaut de conventions contraires, par les dispositions suivantes sans préjudices des dommages et intérêts qui peuvent être dus, s’il y a dol.

Art. 285 – 1 – Sont réputés vices rédhibitoires pour l’application des articles 284 et 285 aux transactions portant sur des chats :

a) la leucopénie inféctieuse (thyphus)

b) la péritonite inféctieuse féline (PIF)

c) l’infection par le virus leucémogène félin (FeLV ou Leucose)

d) l’infection par le virus de l’immuno-dépression (FIV ou Sida du chat)

Extraits du décret 90-572 du 28 juin 1990

( Relatif aux vices rédhibitoires dans les ventes et échanges d’animaux domestiques)

Art. 1er – Le délai imparti à l’acheteur, tant pour introduire une des actions ouvertes par l’existence d’un vice rédhibitoire tel qu’il est défini au livre II du titre IV du Code Rural, que pour provoquer la nomination d’experts chargés de dresser un procés-verbal, est de trente jours pour des maladies ou défauts des espèces canine ou féline mentionnés à l’article 285-1 du code Rural.

Art. 2 – Dans le cas de maladies transmissibles de l’espèce féline, l’action en garantie ne peut être exercée que si un diagnostic de suspicion signé par un vétérinaire ou docteur-vétérinaire a été établi selon les critères définis par arrêté du ministre chargé de l’agriculture et de la forêt et dans les délais suivants

a) pour la leucopénie inféctieuse (thyphus) : cinq jours

b) pour la péritonite inféctieuse féline (PIF) : vingt et un jours

c) pour l’infection par le virus leucémogène félin (FeLV) : quinze jours

Art. 3 – Les délais prévus aux articles 1er et 2 du présent décret courent à compter de la date de la livraison de l’animal. La mention de cette date est portée sur la facture ou sur l’avis de livraison remis à l’acheteur. Les délais mentionnés au présent décret sont comptés conformément aux articles 640, 641 et 642 du Nouveau Code de Procédure Civile.

Art. 4 – L’ordonnance portant désignation des experts est signifiée dans les délais prévus à l’article 1er du présent décret. Cette signification précise la date de l’expertise et invite le vendeur à y assister ou à se faire représenter. L’acte énonce également que l’expertise pourra se faire en l’absence des parties.

Extraits de l’arrêté du 2 août 1990

( Fixant les critères d’un diagnostic de suspicion pour les maladies (…) du chat)

Art. 1er – Pour les maladies du chat visées à l’article 285-1 du Code Rural, un diagnostic clinique de suspicion peut être porté sur la base d’un tableau clinique évocateur, relevé et consigné par un vétérinaire ou docteur-vétérinaire. A cette fin, les critères énumérés ci-après sont plus particulièrement recherchés. (…) Chez le chat:

a) Leucopénie inféctieuse (thyphus) : prostration; anorexie; gastro-entérite avec déshydratation

b) Péritonite inféctieuse féline (PIF) : hyperthermie persistante; épanchement péritonéal; épanchement pleural; uvéite; symptômes nerveux.

c) Infection par le virus leucémogène félin (FeLV) :

– tumeurs mediastinales, mésentériques, digéstives ou rénales.

– formes non tumorales : hyperthermie persistante; anémie; polyadénopathie; avortement.

Art. 2 – un diagnostic de suspicion pour les maladies (…) du chat visées à l’article 285-1 du Code Rural peut également être porté à la suite d’un examen de laboratoire établi selon les critères énumérés ci-après :

a) Leucopénie inféctieuse (thyphus) : examen hématologique révélant une leucopénie

b) Péritonite inféctieuse féline (PIF) : mise en évidence de la présence d’anticorps neutralisants dans le sang ou dans les liquides d’épanchements

c) Infection par le virus leucémogène félin (FeLV) : présence d’antigène viral mis en évidence par test Elisa dans le sang ou dans les autres liquides biologiques

Pourquoi m’adresser à un éleveur pour acheter un chaton ?

Evitez les animaleries pour acheter votre chaton. Même si la plupart respectent les règlementations d’hygiène en vigueur, vous ne savez pas depuis combien de temps le chaton vit derrière cette vitre, sans aucun contact humain, s’il a été en contact avec des chats malades, d’où il vient etc… Un éleveur qui se respecte ne vendra jamais ses bébés à un magasin, sans savoir où ils atterriront, et au bout de combien de temps… Alors posez-vous la question : qui a fourni ces chatons dans la vitrine ? Plusieurs contrôles effectués par une de nos adhérentes ont démontré que le nom de l’ « éleveur » fourni par le magasin était faux, les « éleveurs » en question étant inconnus de tous les clubs félins, et avec une fausse adresse. Ce n’est pas la faute du magasin qui ne peut pas tout vérifier, mais méfiez-vous.

Nul ne peut vous jurer que votre chaton n’aura jamais aucun problème de santé. Mais vous aurez plus de chances d’avoir un chaton en bonne santé et bien socialisé en l’achetant chez un éleveur sérieux et responsable.

Comment savoir si tel ou tel éleveur est « sérieux et responsable » ?

Question de bon sens ! Allez chez lui pour voir l’environnement dans lequel ses chatons sont élevés. C’est propre ? Il n’y a pas de chattes en batterie dans des cages alignées dans un sous-sol sordide ? La maman chatte semble en bonne santé ? C’est bon signe…
Prend-il tout le temps nécessaire pour vous parler du chaton que vous avez choisi, de son caractère, de ce qu’il aime particulièrement ? Vous donne-t-il les papiers indiqués ci-dessus, correctement remplis et au complet ? Vous pouvez être tout à fait rassuré !
Si vous avez encore des doutes, vous pouvez toujours lui demander de vous indiquer les coordonnées de personnes ayant acheté un chaton chez lui et les contacter pour savoir si elles ont été satisfaites.

Pourquoi l’éleveur me pose-t-il tant de questions ?

Ne vous offensez pas de questions qui peuvent sembler indiscrètes. Si on vous demande si vous vivez en appartement ou en pavillon, en ville ou à la campagne, si vous avez des enfants, d’autres chats ou un chien,… c’est que pour un éleveur, un chaton n’est pas une simple marchandise à vendre au premier venu. C’est un bébé dont il s’est occupé pendant trois mois, il l’aime et veut s’assurer qu’il sera heureux dans son nouveau foyer. Inquiétez-vous plutôt si l’éleveur ne vous pose aucune question !

J’envisage d’acheter une petite femelle pour lui faire faire une portée.

Ecoutez les conseils de l’éleveur. S’il vous a vendu un chaton « de compagnie », cela signifie que celui-ci a un ou plusieurs défauts par rapport au standard de la race. Ces défauts (par exemple, nez trop droit, absence d’éperons,…) sont sans importance aux yeux de quelqu’un qui souhaite simplement avoir un beau chat doté d’un bon caractère mais ils justifient de ne pas le faire reproduire. Si vous tenez à élever une ou plusieurs portées, achetez une chatte « d’élevage » (plus chère) ou « d’exposition » (plus chère et surtout plus rare !). Si c’est un mâle que vous envisagez de faire reproduire, nous vous recommandons de consulter le dossier « Avoir un étalon chez soi ».

 En bref, les erreurs à ne pas commettre

  • STOP ! Acheter un chaton de moins de 3 mois
  • STOP ! Prendre un chaton qui éternue ou qui renifle, qui a les yeux qui pleurent, qui a des croûtes dans les oreilles ou des crottes de puces dans le pelage,…
  • STOP ! Accepter un chaton non vacciné
  • STOP ! Accepter un chaton non tatoué ou pucé
  • STOP ! Acheter un chaton sans visiter le domicile de l’éleveur

Nous vous souhaitons beaucoup de bonheur avec votre nouveau compagnon